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lundi 7 septembre 2009
Vous vous dites peut-être « Mais, ils ne sortent jamais de chez eux ! » C’est vrai qu’à voir notre collection de photos, notre quotidien semble fort domestique. Les pitous dans le jardin les pitous dans la salle à manger, les pitous dans la cuisine, les pitous dans le jardin, les pitous dans la salle à manger, les pitous dans la cuisine, etc. Ah ! délicieux changement, les pitous à La Belle Province. Et encore, je vous épargne les 99,99 % du reste de notre production.
En fait nous sortons régulièrement en famille. C’est à chaque fois un grand bonheur. Les enfants sont toujours charmants, souriants, propres et patients. (Pitié, pour l’amour de nous, ne jetez plus de ces regards plein de mépris et de condescendance sur les parents dont les enfants apoplectiques se roulent par terre, crient leur haine de la consommation, leur amour des croquette pour chien – mon cœur, nous n’avons pas de chien –, vident la charrette rageusement ou la remplissent consciencieusement – Phiphi se demandait l’autre jour quelle drôle d’idée j’avais eue d’acheter des noisettes entières de Californie, et réciproquement.) Et notre équipage a toujours son petit succès. La joie de lire l’effroi (trois ! c’est-tu donc ben de l’ouvrage, çô, ma pauv’ madame), l’interrogation (sont ensemble ceux-là ? maisen ! mais combien sont-tu donc ?), de recevoir les confidences généalogiques (nous aûtt’, à la maison, on était douze enfants ; moi, j’en ai eu cinq, mais sont déjà grands maintenant – comprenez : moi je suis sorti de ce merdier, hin hin hin), le bonheur de regarder jauger et compter (des triplés ? z’ont-tu le même âge ou sont-tu de portées différentes ?). Mais parfois, et même ce n’est pas rare, nous recevons des félicitations : une si belle famille, des enfants ben cute (prononcez bîn kioûte) et ce tas de si beaux yeux bleus. Ça, c’est quand les crises apoplectiques sont suffisamment espacées dans le temps et l’espace. Il faut dire que Cléante fait diligemment coucou à tout le monde, aux premiers qui passent, aux chauffeurs de bus, aux chiens avec un chapeau, aux arbres dont les branches s’ébrouent au vent ; il est comme ça mon petit bonhomme, le charme dans sa plus (con)fondante innocence. Camile et Paulo sont un peu plus farouches, mais tout aussi charmants pour peu qu’ils soient sous leur bonne lune.
Nous sortons, donc.
Samedi, par exemple, nous sommes allés chez Canadian Tire. C’était super. On (Delphine) a acheté des tasses, des moules à gâteau, un moulin à poivre et à sel deux-en-un, des pinceaux pour terminer de peindre la bibliothèque et on (Phiphi) a aussi acheté une planche à repasser, des verrous de porte, un tapis de bain, un porte-savon, des butées de porte, des poignées de porte, des sacs poubelle. Euh, franchement, ça vous intéresse vraiment ce que j’écris, là ? Ensuite, nous sommes allés au paradis du jouet fabriqué en Chine, garanti 100 % sans produits naturels, j’ai nommé le célèbre Toys’r’us. Là, tout en tentant de maîtriser la fatigue des enfants ou plutôt les enfants fatigués, car c’est un vrai plaisir de faire plaisir à nos enfants (question : pourquoi la fatigue ne fatigue-t-elle pas les enfants mais seulement les parents ? pourquoi ne les rend-elle pas tout simplement gentiment apathiques ?), nous avons acheté : des pelles, un établi avec atelier menuiserie et atelier moteur et tout son lot d’outils qu’on ne sait même pas ce que c’est (« maman, c’est quoi ça ? »), une ceinture de bricoleur avec ses accessoires, vous savez, comme dans les émissions de bricolage ? une tronçonneuse avec lunettes de protection, une énième pelleteuse et un énième rouleau compresseur, les mêmes que ceux fabriqués à Gosselies. La classe. Des trucs de mec, quoi. Mais non, c’est bien mal me connaître. Nous avons aussi acheté un set de ménage (balayette, ramassette, pschitt, bassine, éponge) et trois poêles avec divers ingrédients bien de chez nous pour préparer de succulents repas diététiques et tout ça : steaks hachés, cuisses de poulet pané hamburger, pointes de pizzas, maïs en grain, maïs en épi, cola, ice cream, ketchup, moutarde, lard grillé. Pour l’anecdote, la tranche de fromage destinée à réaliser un parfait cheese burger a bien sûr fini dans le grille-pain, fromage fondu au petit-déjeuner ce matin – ce qu’ils sont farceurs. Ce qui me rassure, c’est que l’établi de bricolage sert aussi de kiosque pour le marchand de crème glacée, qui sommeille manifestement en mes pitous moins profondément que le mâle garagiste. Il fallait voir Paul-Eliot et Camille m’offrir à lécher un tournevis (en plastique) en guise de crème au chocolat, mmmmmh. Il faut les voir aussi expliquer au petit Cléante prompt à ouvrir la bouche, très sérieux et un rien paniqués, que « non, Bébé, pas manger, pas mettre dans la bouche, c’est pas bon ». J’ai eu droit aussi à la mise en garde, quelquefois que je n’aurais pas compris que c’était des glaces pour de faux.
Et aujourd’hui, nous sommes allés à la pataugeoire du parc Jarry. Le parc Jarry, c’est trèèèèès grand. Un peu loin de la maison mais c’est super pour les gamins et pour tout un chacun. C’est l’Amérique comme on l’aime, propre sur elle, familiale, saine, sportive et gentille. Qué n’ambiance. Pique-niques, polysportivation (hockey, tennis, foot, cricket en costume, natation en plein air, jogging, base-ball, skate, roller, vélo, enz.), pataugeoire (une espèce de grande piscine nickel, extérieure et surveillée, avec de l’eau jusqu’aux mollets des parents), commissariat de police et plaine de jeu avec même pas un graffiti qui dit du bien de ta mère. Nous avons bien pataugé et fait du toboggan, de l’escalade, de la balançoire et mangé des biscuits. Après ça on était crevés et super pénibles. J’ai cru rêver quand j’ai vu l’heure : 18 h 45 et les affreux étaient déjà au lit, et sans moufter s’il vous plaît.
Tout ça pour vous dire que c’est pas parce qu’il n’y a pas de preuves en image de notre vie extra-domestique que cette vie n’existe pas. Cette vie vivote (c’est vrai, une sortie pour faire les courses, ça ne compte pas qu’à moitié pour de l’extra-domestique), mais cette vie existe. Et s’il n’y a pas de preuves en image de tout cela c’est tout simplement parce que notre appareil photo de poche a rendu l’âme et que trimballer le gros appareil c’est assez pelant pour qui est déjà bâté comme un baudet pour la moindre virée chez IGA. Et savez-vous quand mon cher appareil a mis fin à ses jours ? Lors de notre soirée d’au-revoir-les-amis. D’aucuns prétendent qu’il se serait noyé dans l’alcool, d’autres qu’il a été victime d’un grain de sable dans l’engrenage, souvenir d’un Blankenberge impérissable (pas comme mon appareil). Ou bien cet individu, dernière empreinte de mon Canon, y serait-il pour quelque chose ? Et oui Benoit, c’est toi sa dernière prise.
Et bien, les amis, je ne vais pas tarder à aller me coucher car demain c’est hue. Cléante fait son entrée à la garderie et les grands vont retrouver leurs amis de l’école et leurs madames Clara et Louise. Camille et Paulo n’ont eu aucun souci d’adaptation, RAS. Quel bonheur de s’entendre dire qu’ils sont gentils, sociables, etc., etc., et de les entendre parler avec ravissement de l’école. Pourvu que ça dure, et que ça se passe aussi bien pour le petit bonhomme.
Et chez vous, les amis, comment se passent les rentrées, celle des enfants et celles des professeurs, et celles de ceux qui étaient simplement en vacances ? Dites-nous, dites-nous !
Bises les amis ! Et merci pour vos messages !
Et bisou spécial à mon papi.
PS : Il paraît que la fonction « ajouter un commentaire » fait des siennes. J’écrirai à je-sais-pas-qui-mais-je-trouverai-bien pour râler un coup.
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1 commentaire
Usager anonyme
Bi non hein ! Les commentaires ça marche, et même bien.
On en profite pour saluer toute la bande de kioutes (Phiphi et toi (Delphine) inclus)
Bises
Mo et sa cinquantenaire.
mardi 8 septembre 2009 - 14:24
